Bien des gens croient que le coup de foudre est la seule façon d’aimer et repoussent toute personne ne les propulsant pas dans cet état d’ivresse amoureuse. Or, des études ont démontré que le coup de foudre a une durée de vie plutôt courte. Mieux vaut miser sur un amour durable et surtout, lui laisser le temps de se développer.
Un coup de foudre, c’est notre cœur qui bat la chamade. Nos mains qui deviennent moites, le temps semble s’arrêter et nous sommes persuadé d'avoir rencontré l’homme ou la femme de notre vie. Ce tsunami d’émotions nous submerge et ne prend qu’un cinquième de seconde. De fait, une étude effectuée par des chercheurs de l'Université de Syracuse à New York a démontré qu’il faut moins d’une seconde pour tomber amoureux. Mais, ce coup de foudre est-il vraiment de l’amour durable ? Plusieurs psychologues et psychanalystes en doutent, estimant qu'un coup de foudre n'est que le cerveau qui fausse les données ou, plus précisément, les hormones.
Des scientifiques ont réussi à analyser le phénomène : lorsqu’on rencontre la personne qui nous plonge dans un état second, notre cerveau relâche des hormones dans 12 parties différentes de notre cerveau. Il produit alors de grandes quantités de dopamine, d’adrénaline, d'ocytocine et de vasopressine, des hormones qui forment ensemble le sentiment amoureux. Cette production excessive et instantanée d’hormones affecte nos fonctions cognitives complexes, car notre cerveau vient de créer une image mentale idéalisée de la personne que l'on vient de rencontrer, sans fondement véritable, évidemment, puisque nous ne la connaissons pas. Selon les scientifiques, cette exaltation amoureuse est semblable aux effets produits par la cocaïne. Le coup de foudre serait donc un dérapage du cerveau et les effets biologiques de l’hormone de l’amour dureraient tout au plus 18 mois et disparaîtraient totalement au bout de quatre ans. Or, ce n’est pas parce que les papillons au ventre ont disparu que l’amour n’est plus. Les hormones ayant cessé de fonctionner, la relation doit prendre un nouveau virage. Toutefois, celle-ci est vouée à l'échec si un amour durable et véritable n’a pas été bâti au cours de cette période.
Donner le temps au temps
Le coup de foudre ne serait pas la seule manière de tomber amoureux et c’est bien tant mieux, car s’il est rare, il arrive qu’il ne soit pas réciproque.
D’autres chercheurs ont mis en lumière qu’on ne tombe pas amoureux, mais on le devient. De plus, il faudrait en moyenne cinq mois à une femme contre trois mois à un homme pour se sentir en amour.
La psychanalyste française Fabienne Kraemer abonde dans ce sens. Elle affirme qu’il faut 21 jours pour changer physiologiquement quelque chose dans nos vies et qu’en amour, c’est la même chose. Malheureusement, dans notre société en quête d’instantanéité, on laisse rarement à nos liens le temps de se développer. Plusieurs cherchent le coup de foudre et sont déçus de ne pas le trouver, et ensuite se multiplient différentes rencontres à un rythme effréné et furtif.
Pourtant, les histoires d’amour se construisent à partir d’échanges. Alors, ne faudrait-il pas leur laisser la chance à la complicité de se développer ? Pour ce faire, il est non seulement essentiel de planifier plusieurs rencontres au cours du mois. Surtout, il est impératif de ne pas mêler les cartes en essayant de développer une ou plusieurs relations en même temps. Courir plus d’un lièvre à la fois ne permet pas de s’investir véritablement avec une personne et compromet grandement notre succès de rencontrer l’âme sœur.