Depuis tout jeune, quand j'ai faim, mon réflexe c'est de me tourner vers maman ou d’aller faire un tour dans le frigo. C'est normal, n’est-ce pas ? Mais quand on fait référence à l'amour, si j'ai faim d'amour et que mon réflexe est le même, d'aller voir à l'extérieur de moi, comprends que ça me place dans une relation, dans un état de dépendance affective à l’autre. M'amener à l'autre dans un état de manque, ça fait en sorte que la relation sera forcément lourde, sera forcément restrictive pour l'autre. J'attendrai de l'autre qu'il me nourrisse, j'attendrai de l'autre qu'il contribue à mon bonheur, j'attendrai de l'autre qu’il vienne combler un profond manque d'amour intérieur. Tu comprends que dans cet état d'esprit, ce que ça crée entre l'autre et moi, c'est quelque chose d'attachant, c'est quelque chose de restrictif et c'est quelque chose de lourd.
Avoir faim d'amour, ça veut dire que je prends l'autre pour ce qu'il a à m'offrir, je prends l'autre comme l'objet de mon désir, celui d'être aimé. Si je veux une relation harmonieuse, si je veux une relation légère et remplie d'amour et de liberté, j'ai besoin de partir d'une place en moi qui est déjà pleine d'amour. Et comment est-ce que j'arrive à faire ça ? D'abord, avec beaucoup d'empathie. Tu sais, quand un ou une amie vient à toi pour te parler de sa peine, qu'est-ce que tu fais ? Tu prends le temps de t’asseoir près de lui ou près d'elle, tu l’écoutes, tu deviens disponible et tu es là sans jugement, avec le cœur bien ouvert, les oreilles disponibles, tu lui offres de ton temps et tu lui offres de ton amour.
Devenir amoureux de soi, c'est prendre le temps, justement, de s'asseoir avec moi-même, de s'asseoir avec ces différentes parties de moi qui ont besoin d'être entendues, qui ont besoin d'être écoutées, mais surtout qui ont besoin d'être aimées avec légèreté, avec liberté et surtout avec empathie. Donc être amoureux de moi, c'est de me permettre d'aller dans la relation à l'autre en étant complet par moi-même. Et l'amour de l'autre devient un bonus ou une prime.
Je t’invite donc à prendre le temps, prendre le temps de célébrer, prendre le temps de te féliciter. Te nourrir de l'intérieur, ça veut dire faire des choses qui te plaisent, qui te font plaisir. Est-ce qu’une randonnée en forêt te plait ? Vas-y ! Aller écouter de la musique ? Aller visiter un musée ? Vas-y, prends le temps de faire des choses qui te font plaisir, prends le temps de célébrer. Et de cette façon-là, tu pourras t’amener à l'autre d’une façon où l'amour de l'autre sera un complément à l'amour que tu as déjà pour toi.