On va partir du concept qu’on est tous interdépendants, qu’on a tous, à un degré plus ou moins fort, une dépendance affective. Ce que je veux dire par là, c'est que si on met sur une échelle de 1 à 10, certains ont une dépendance à 1 et d'autres à 10. J'ai déjà vu certaines personnes où ça peut aller jusqu'à 15 sur 10. Blague à part, on a tous une certaine dépendance, on est tous interreliés et on est tous dépendants les uns des autres. Donc, la première chose, je pense, à prendre conscience, c'est d'arrêter de croire qu'on est totalement indépendants et qu'on n’a besoin de personne. On voudrait bien, mais c'est un peu une utopie.
Ce qu'on va faire aujourd'hui, c'est qu'on va imaginer que l'être humain est un peu comme des lettres, des ‘O’ et des ‘C’. Quand on est dans l'entredeux, parce que je crois à la réincarnation, et qu'on fait le choix de s'incarner, et là ça c'est ma seule croyance, je ne vous demande pas de croire à ça, on va partir juste du concept que vous êtes dans la vie intra-utérine, vous êtes un petit être parfait, vous est ce qu'on appelle une petite boule de lumière autosuffisante, pas encore marquée par les expériences de vie. Mais déjà, dans la vie intra-utérine de votre mère, vous allez commencer à vivre des expériences par le biais des émotions de votre mère. Et c’est là que votre petit ‘O’ va commencer à s'ouvrir. Vous allez entrer dans la vie indépendamment des parents que vous allez avoir eu, des frères et sœurs qu’il y a déjà à la maison, les expériences que vous allez vivre, le milieu de vie dans lequel vous allez être entouré. Vous allez vivre des expériences et ces expériences de vie là font que ça ouvre votre ‘C’.
La partie ouverte, c'est comme un bobo à l’air, c'est comme une plaie. Quand on a un bobo à l'air, ça brûle. Et qu'est-ce qu'on fait ? On cherche à mettre un plaster sur notre plaie. Donc dans la vie, le réflexe, c'est qu'un individu va chercher un autre individu qui a bien sûr une même ouverture pour justement compenser ses blessures intérieures qui viennent de ses expériences de vie. Et là, quand on est à 2, on se dit « ah mon Dieu, qu’on est bien, on ne fait qu'un ». Et on nous a vendu l'idée aussi qu'on ne faisait qu’un. La problématique avec ça, c'est que ça compense. C'est excellent, mais ça a ses limitations. Du moment où je vais commencer à faire du travail sur moi ou qu’il va m'arriver des aventures qui vont me faire travailler sur moi, je vais commencer à refermer mon ‘C’. Et là, ce qui se produit, c’est que si mon partenaire ne suit pas la cadence, il devient un petit peu énergivore pour moi, je trouve qu'il manque trop d'énergie pour ce que moi je suis capable de donner. Et souvent, c'est là qu'on va voir les séparations. Ici, dans de très rares cas, et c'est possible, les deux partenaires, quand l’un va s'ajuster, l'autre va le faire aussi et on continue de fonctionner ensemble. On peut faire ça pendant un bon bout de temps.
Quand il y a séparation, ce qui se produit, c'est que j'ai deux choix. J'ai refermé mon ‘C’, donc mon ouverture est moins grande. J'ai deux options : ça reste un bobo à l’air, ou je tolère ce bobo à l'air là pendant un petit bout de temps, c'est inconfortable, ça fait un peu mal, mais c'est là que le développement personnel prend tout son sens. Plus je m'occupe de moi pendant cette période-là, plus je continue de refermer mon ‘O’. À défaut de quoi, ce qu'on a tendance à faire, c'est tout de suite : je vais rechercher un patch qui a la même ouverture et je vais me remettre en couple. Je vais faire un autre bout de chemin, il va y arriver d'autres événements, peut-être que c’est avec mon conjoint, mon partenaire de vie qui va refermer son ‘C’ et que ça va créer la séparation.
L'idée, quand on parle d'autonomie émotive, c'est d'arriver à suffisamment avoir fermé son ‘O’ pour être bien avec soi. Bien avec soi ne veut pas dire que je n'ai plus envie d'être avec l'autre ou que je n'ai pas besoin d'être avec l'autre, mais mon besoin est un besoin de partage. Et quand je suis dans l'autonomie émotive, la personne que je vais attirer à moi va l'être aussi. Et là, vous pouvez voir ce que ça donne. Ça donne un signe de l'infini. C'est là que les relations deviennent extraordinaires, élevantes, épanouissantes parce qu'on s'apporte, l’un et l'autre, à l'infini.